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Comment vivre ces derniers jours de Ramadân en 4 points

Nous sommes entrés depuis peu dans les 10 dernières nuits de ce mois béni qu’est Ramadân. C’est l’occasion pour nous de nous interroger sur les dispositions à prendre pour ne pas laisser passer des instants aussi privilégiés.

Que puis-je faire pour vivre au mieux la dernière décade de Ramadân ?

 

Voici notre réponse en 4 points :

1- Les prières nocturnes (qiyâm al-layl) : partir en quête de la « nuit du destin »

La première chose à avoir à l’esprit est que durant cette période se trouve une nuit tout bonnement incroyable. Il s’agit de laylatu-l-qadr que l’on traduit par « nuit du destin » ou « nuit de la valeur ». Une nuit au sujet de laquelle Allâh nous informe qu’elle est « meilleure que 1000 mois » (sourate 97), soit 83 ans et 4 mois d’adoration ! Certains ahâdith nous amènent à penser qu’elle se trouve dans les nuits impaires de cette dernière décade. Mais en réalité, on aura beau spéculer, tenter d’identifier une nuit plus qu’une autre, la nuit du destin nous restera cachée. Ainsi, comment la rechercher ? Partir en quête de la nuit du destin, c’est redoubler d’effort sur l’ensemble des dix dernières nuits. Car, si sa date nous est cachée, si cette nuit est entourée d’autant de mystères, c’est justement pour que nous ne laissions aucune de ces occasions nous filer entre les doigts. Pour cela, multiplions et prolongeons davantage les prières de nuit, au début, au milieu et en fin de chaque nuit.

Sourate al-Qadr

1 Nous l’avons certes, fait descendre (le Coran) pendant la nuit d’al-Qadr.

2 Et qui te dira ce qu’est la nuit d’al-Qadr ?

3 La nuit d’al-Qadr est meilleure que mille mois.

4 Durant celle-ci descendent les Anges ainsi que l’Esprit, par permission de leur Seigneur pour tout ordre.

5 Elle est paix et salut jusqu’à l’apparition de l’aube.

2- Invoquons Allâh afin qu’Il nous couvre de Sa Miséricorde

C’est également l’occasion de multiplier les invocations. Invoquer Allâh, c’est s’en remettre à Lui, raffermir son cœur à l’idée qu’Il est Celui qui accorde la subsistance et administre ce monde. Et il est important, dès lors que l’on envisage de redoubler d’effort dans nos adorations, de ne pas faire preuve d’orgueil en s’imaginant que ce sont nos actes de piété qui nous sauverons du feu le jour du jugement. Et cela pour deux raisons : premièrement, car nos œuvres sont bien trop imparfaites, nos cœurs bien trop distraits, notre scrupule bien insuffisant. C’est pourquoi au terme de chaque prière nous nous empressons de dire : « astaghfirullâh ». La deuxième raison est que ce n’est que par Sa Miséricorde qu’Allâh épargne ses serviteurs du châtiment de l’au-delà et les comble de Ses bienfaits. Alors invoquons Allâh, et invoquons-Le de la façon dont Il aime être invoqué. Comme à travers ce qui nous est rapporté dans la sunna prophétique :

« Allahumma Innaka ‘afuwwun tuhibbu-l-‘afwâ fa-‘fû ‘annâ »

« Seigneur, tu es Celui qui pardonne, Tu aimes le pardon, alors pardonne-nous»

3- La retraite pieuse (i’tikâf) : quel substitut en période de confinement ?

La retraite pieuse (i’tikâf) compte également parmi les adorations à ne pas manquer durant ce mois de Ramadân. Celle-ci consiste à rester dans une mosquée durant au moins un jour et une nuit – le mieux étant 10 jours – tout en étant en état de jeûne pour adorer Allâh au travers des prières, de la lecture du Coran et du dhikr. Cependant, le contexte actuel ne nous permet pas de nous réunir au sein des mosquées. Mais regardons la finalité de la retraite pieuse : s’éloigner des choses mondaines et des interactions futiles, se mettre en condition pour réaliser un repentir sincère et faire un nouveau départ dans sa vie religieuse. Sache qu’il est possible de reproduire ces choses-là chez soi : s’isoler davantage du reste du foyer, parler moins, et prier plus, tout en délaissant les futilités (télévision, réseaux sociaux), et même mettre de côté nos cours de religion. Ainsi, on réalisera, non pas seulement le jeûne du ventre, mais celui de la langue, des yeux, et de l’ensemble de nos membres, pour mieux raviver la sensibilité spirituelle du cœur.

4- La zakât al-fitr : quels préparatifs ?

L’annonce de la dernière décade de Ramadân annonce, inéluctablement, la fin de ce mois béni. Par conséquent, tout musulman responsable doit anticiper ce qu’il lui incombe de réaliser à titre d’obligation au terme de Ramadân : la zakât al-fitr. Il importe de s’en acquitter au bon moment : au plus tôt deux jours avant le jour d’al-‘îd, et au plus tard avant la prière collective du jour d’al-‘îd (disons, dans notre contexte, avant l’entrée du temps du duhâ qui signale l’entrée du temps de la prière d’al‘îd). L’acquittement de cette aumône obligatoire suppose deux éléments en guise de préparation :

1/ savoir à qui la donner ; 2/ savoir quoi donner.

Ainsi, ceux qui s’acquittent de la zakât al-fitr en denrée alimentaire doivent procéder à leur achat et s’assurer des quantités exigées. Quant au destinataire de la zakât, il s’agit d’une personne pauvre n’ayant pas de quoi assurer les besoins de son foyer durant une année. Certaines associations se chargent de la redistribution, assurez-vous qu’ils s’engagent à s’en acquitter dans les temps. Ainsi, ne négligeons pas la préparation des festivités d’al-‘îd au détriment des préparatifs de la zakât al-fitr. Celle-ci a pour effet de réparer les manquements de notre jeûne, et qui d’entre nous peut se permettre de faire l’économie d’une telle faveur ?